Lors de ma visite aux Marines de Babihana dont je vous parlais ici, je vous avais promis de vous montrer une autre facette d’Assinie. Assinie est pour moi ce que Jacqueville est pour Marilo : un village de cœur. Je l’aime pour sa généreuse richesse. Moins pour son côté bling bling que pour cet aspect rustique, un peu sauvage que certains craignent d’affronter manquant ainsi une belle découverte.
Tandis que Bassam, sa ville sœur est comparable à une vieille mais pétillante dame, marquée par les rides du temps et par les cicatrices de ses batailles passées, Assinie ressemble à une jeune femme dont l’éclatante beauté extérieure cache des trésors intérieurs exceptionnels que l’on ne découvre que lorsqu’on s’en donne la peine. A bien y réfléchir, je trouve qu’Assinie me ressemble… Bon peut être pas vue sous l’angle de la beauté éclatante mais en creusant bien… Allez ! Trêve de plaisanteries, courons à la rencontre de ma belle !
Après le régal que fût notre déjeuner aux Marines, je proposai à mes hôtes de leur faire découvrir « La Passe ». Nous avons roulé quelques kilomètres avant d’arriver au village d’Assinie-Mafia où nous faisons la rencontre de jeunes passeurs. Rassurez-vous, il ne s’agit pas d’immigration clandestine mais juste de faire la traversée en pirogue de la lagune Aby pour rejoindre la mer. Service que proposent ces passeurs moyennant une somme qui variera au gré des talents de négociateurs (et avouons-le un peu de la tête du client aussi).
N’eût été le respect que je devais à leur âge, j’aurais éclaté de rire devant la tête que faisaient mes tatas du Bénin lorsqu’il s’est agi d’embarquer dans les pirogues. Malgré mes efforts pour les convaincre de la sureté des embarcations, une partie de notre groupe a préféré renoncer à la ballade et rester au village.
La traversée de ce bras de lagune ne dure qu’une dizaine de minutes mais c’est un pur moment de plaisir. Apercevoir les coquilles d’huîtres à quelques centimètres de la surface de l’eau, sentir la pirogue glisser silencieusement sur la lagune, admirer la dextérité du piroguier à diriger son embarcation à l’aide d’un simple bâton, croiser d’autres pirogues de pêcheurs, contempler la végétation aux alentours, des plaisirs simples et qui ne coûtent pas grand-chose.
Le temps pour moi de sortir de ce rêve éveillé, nous voilà arrivés à destination. Encore quelque pas et nous sommes au bout du monde. Du sable blanc et fin à perte de vue et pas un chat à l’horizon. A cet endroit, la lagune à l’eau claire et limpide forme une sorte de piscine naturelle géante. Les vagues sont douces et ne laissent entendre qu’un léger clapotis. Intenables les enfants se jettent à l’eau tout habillés, se roulent dans le sable avant de retourner sautiller dans les vagues. Les adultes également sont sous le charme de ce petit coin de paradis. Tranquille en pleine semaine, la plage est beaucoup plus animée le week-end et le seul maquis qui y trône peut alors tourner à plein régime.
Le spectacle de l’embouchure quelques mètres plus loin ne laisse personne indifférent. C’est là la fameuse « Passe » où la lagune et la mer s’affrontent, s’enlacent et s’embrassent, se fondent l’un dans l’autre nous livrant un spectacle de calme puissance. Un parfum de nostalgie et de romance flotte dans l’air, une envie de rire, de chanter et de pleurer en même temps. L’envie de partager ces instants précieux à deux ou à plusieurs, c’est la magie d’Assinie.
Le retour vers la réalité se fait dans un silence religieux. Chacun profite de la beauté du coucher de soleil en tentant de saisir les clichés qu’on aura plaisir à regarder les jours de grisaille.
Allez! une dernière petite vidéo pour faire durer le plaisir :
Alors rendez-vous à Assinie?
Accès: Assinie-Mafia PK 22
Budget: à partir de 500FCFA/personne la traversée (tarif de groupe négociable). Possibilité de ramener son pique-nique
Classement: Incontournable
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