Arts et Cultures

Noël à Babi

24 décembre 2015

Aaah, Babi la belle, Babi la merveilleuse !!

Je me fais souvent charrier par mes amis car je n’en manque pas une pour sauter dans le premier vol, direction Babi pour les fêtes de fin d’année, au chaud ! Malgré les années passées en France et mon attachement à ce pays,  les fêtes à Babi ont une saveur particulière qu’on ne trouve nulle part ailleurs. De plus, le mois de décembre correspond à la période de l’Harmattan, avec des températures agréables à mon goût. Même si certains abidjanais se plaignent du froid ou se baladent en pull.

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Les fêtes de fin d’année à Abidjan sont une expérience à vivre  pour ceux qui n’y ont jamais mis les pieds ou qui vivent depuis longtemps en occident. Rien que la température à  l’aéroport  (environ 25°C)  vous annonce la couleur. Tout dans la ville respire la fête. Les abidjanais dans leur majorité sont beaucoup plus agréables et très avenants. Des inconnus vous tapent la causette ou vous prennent pour le mur des lamentations, se plaignant du coût de la vie, tout en remplissant d’énormes chariots….

La ville est en ébullition. Les commerçants en profitent pour réaliser 50% au moins de leur chiffre d’affaires tant la flambée des prix est importante. Une course Cocody-Plateau en taxi arrangement* vous revient à 2500 ou 3000 FCFA en moyenne au lieu de 1000 ou 1500 FCFA en temps normal. Les  denrées alimentaires subissent le même sort. La palme d’or revient au piment! Oui oui le piment! Ce légume incontournable de tous les mets de fête se vend à 150 voire 200 FCFA l’unité pendant cette période au lieu du lot de 10 à 50 /100 FCFA. La dure loi de l’offre et de la demande !!

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La frénésie ambiante touche aussi les magasins, en particulier le tout nouveau centre commercial Playce, qui a su jouer le timing et ouvrir ses portes en pleine période de fêtes. De ce que j’ai pu voir, il faut s’armer d’une grande patience rien que pour y entrer, vu l’affluence. Mais les autres grandes enseignes de la ville ne sont pas en reste et fourmillent tout  aussi de monde.

copyright UCAEVD

Crédit photo: Facebook-un consommateur averti

Les rues de la ville scintillent de 1000 feux et comme chaque année, les quartiers de Treichville, Zone 4 et Marcory se disputent la première place de ce concours de beauté, qui  revient inexorablement au Plateau, le centre des affaires.

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Même si certaines traditions européennes  gagnent de plus en plus du terrain avec au menu dinde/chapon et bûche de noël, le traditionnel poulet est au menu dans la majorité des familles ivoiriennes. Cuisiné à toutes les sauces il fait la joie des petits comme des grands.

En matière de célébration, vous avez trois  écoles. Les familles qui, après la messe vont directement au lit et célèbrent véritablement Noël le 25 avec tout le faste qui en résulte, celles qui réveillonnent après la messe et celles qui font les deux. Du temps de « ma jeunesse », la cloche qui annonçait la fin de la messe de minuit (il fallait faire bonne figure auprès des parents) sonnait également le top départ  pour les soirées en boîtes de nuit et autres divertissement des jeunes. C’était l’occasion de mettre ses Sebago, polos Old River, Façonnable, et autres marques en vogue à l’époque et « mettre feu sur la ville » en taxi. A cette époque les lieux branchés  étaient le « Blue note », le « Top Raphia », l’Olivia Valère, etc… Ceux qui ont été jeunes dans les années 90 s’en souviendront…  🙂 Mais depuis  les différentes crises traversées par Côte D’ivoire, les jeunes sortent de moins en moins la nuit des fêtes.

La tradition des cadeaux quant à elle concerne principalement les enfants contrairement à l’occident. J’ai même entendu dire qu’il y avait une « règle » selon laquelle une fois au collège, les enfants n’avaient plus  droit aux cadeaux. Pour les chanceux qui en reçoivent encore, ces cadeaux sont de toutes natures (locaux ou importés). Ma petite escapade à Orca  le 23 décembre au soir, m’a permis de voir l’inquiétude mais également l’acharnement de certains parents à trouver les cadeaux figurant sur leur liste. Les plus drôles étaient les papas, sans partis pris 🙂

Au-delà de cet aspect commercial qui gagne peu à peu du terrain, Noel à Abidjan a encore une forte connotation religieuse, très  festive et chaleureuse. Peut-être est-ce parce que Babi est le plus doux au monde? 🙂

Alors Insiders, comment passez-vous les fêtes de Noêl ?

Marilo

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