Le 35 ieme anniversaire de la mort de Bob Marley a fait l’objet d’un déclic dans ma tête. Mais bien sûr! La côte d’ivoire, ce n’est pas que les plages, le coupé-décalé , ou Didier Drogba! La Côte d’Ivoire c’est aussi le reggae! Cette musique née en Jamaïque a trouvé ses plus grands héritiers et mélomanes en côte d’ivoire. Le reggae en Côte d’Ivoire touche toutes les franges de la population bien que paradoxalement les rastas y aient mauvaise réputation et y soient encore marginalisés. D’adjamé , jusqu’en Zone 4 en passant par Cocody et les villes de l intérieur du pays, tout le monde écoute d’une façon ou d’une autre du reggae tant cette musique fait partie du paysage musical ivoirien. Les radios aussi bien que les maquis distillent cette musique qui, de part les thèmes abordés , certains universels de paix et d’unité mais d’autres qui collent particulièrement aux réalités ivoiriennes, fait l’unanimité auprès des jeunes et des moins jeunes.
Au début des années 2000, les quelques milliers d’adeptes Ivoiriens du rastafarisme s’étaient regroupés et avaient formé à Vridi, le Village Rasta , haut lieu touristique atypique qui a malheureusement été détruit en 2012.
Cependant, Abidjan recèle de lieux cultes pour écouter et se plonger dans l’ambiance reggae. Le Pam’s aux deux plateaux dont nous vous avons déjà parlé, et surtout le Parker Place en Zone 4. Situé sur la célèbre rue Paul Langevin, le Parker Place accueille dans un joyeux mélange de styles les aficionados de tous bords ainsi que des artistes célèbres tels que Steel Pulse, Bushman, Nneka….
Point culminant de cette attirance, l’Abi- Reggae, le festival international de reggae d’Abidjan dont la seconde édition s’est tenue au mois d’Avril. C’est un festival qui se veut musical et culturel et qui regroupe concerts et débats culturels. Cette édition a vu à l’affiche de grosses pointures du reggae telles que Ijahman Levi, Morgan Heritage, Julian Marley… Les organisateurs de ce festival ont pour ambition de faire d’Abidjan la capitale mondiale du reggae détrônant ainsi non pas la Jamaïque mais l’Allemagne et l’Espagne actuels chefs de file des pays organisateurs de festivals de reggae de grande envergure.
Je ne saurai parler de reggae sans mentionner notre icône nationale mondialement connue Alpha Blondy! Je suis une fervente admiratrice de Jagger alias Alpha Blondy. Bon, je l’avoue, ma ferveur s’est quelque peu émoussé avec le temps. Mais je me souviens m’être tortillée enfant, sous le son de « Brigadier Sabari », titre phare de son premier album « Jah Glory » et avoir chanté à tue- tête la chanson culte « l’Eternel est mon bergeeeeeeerrrrr eh! eh! Je ne manquerai de rien!!! » (J’espère que vous avez reconnu le titre Jérusalem de l’album éponyme l’un des meilleurs d’Alpha).
Alpha Blondy a eu le flair et le mérite de chanter en plus de l’anglais et du français ,dans des langues locales notamment le baoulé (titre Miwa) et surtout le dioula parlé dans plusieurs pays francophones. Avec son groupe le Solar System et surtout sa magnifique choriste Amy Bamba, Alpha parcourt les scènes internationales. Grande gueule, l’artiste n’hésite pas à faire valoir ses opinions tranchées et plusieurs de ses chansons sont très engagées. A 62 ans et une vingtaine d’albums à son actif, Alpha reste la star incontestable du reggae africain.
Dans le sillage d’Alpha Blondy, je ne manquerai pas d’évoquer son (ex) rival Tiken Jah Fakoly lui aussi très connu et très engagé. Certaines de ses chansons lui ont d’ailleurs valu un exil en dehors de la Côte d’Ivoire.
On peut aussi citer Serges Kassi, Ismaël Isaac, ainsi que la nouvelle génération montante Kajeem, kalu Jah, beta simon, Fadal Dey et bien d’autres qui assurent au reggae ivoirien de longs et beaux jours.
Nous sommes nombreux à aimer le reggae et ses ambassadeurs nationaux mais qui aurait crû que le reggae pourrait être en Afrique et particulièrement en Côte d’Ivoire un moteur du tourisme?
Crédit photos: pages facebook Alpha Blondy, Tiken Jah, Abi-reggae, Parker Place
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